
EMPREINTE - Spectacle - CCS et INSA - 2017
Spectacle et performance artistique.Dans le cadre du festival “les Journées de l’Architecture” 2017, deux lieux strasbourgeois ont accueilli une œuvre proposant un dialogue entre la danse contemporaine, les arts plastiques et l’architecture. Accompagnée d’une exposition dédiée au processus de création, le projet « EMPREINTE » est une performance dansée montrant l’exploration des rapports ou influences réciproques qui peuvent exister entre « corps et espace » et « espace et corps ».
Matières : danse, arts plastiques et architecture
Thématiques : corps - espace - empreinte
Concept artistique et scénographie : Carole NIEDER
Mise en scène : Carole NIEDER et Eric LUTZ
Chorégraphie : Eric LUTZ (CIRA)
Coordination : Thibaud Surini (MEA)
Danseurs (CIRA) : Thibaud Surini, Françoise Fassenot, Françoise Zahn, Florence Rudolf, Marie Bernhart, Elisa Dussard, Nelly Vogel, Tiphaine Fouquet, Virginie Delbos, Martine Schmider, Catherine Assie, Margaux Ehret, Carole Nieder.
Performances peinture : Carole NIEDER
Bande son : Manuel Gérard et Eric LUTZ
Lumière : Citlal Jasso
Régisseur technique : FX Béliard
Vidéaste : François Mas
Photographes : Marc Hess, Michel Handschumacher, Eric Nieder
Durée : 35min
Temps de montage : deux ans (2016 - 2017)
Les porteurs de projet :
La Maison Européenne de l’Architecture – Rhin supérieur (MEA)
Le Centre internationale de rencontre artistique (CIRA)
Les lieux de représentation :
Le Centre Chorégraphique de Strasbourg (CCS)
L’institut National des Sciences Appliquées de Strasbourg (INSA)
Les mécènes :
Le Centre Chorégraphique de Strasbourg (CCS)
La Maison Européenne de l’Architecture – Rhin supérieur (MEA)
Echo Architecture (68)

EMPREINTE donne à voir aux spectateurs plusieurs tableaux successifs qui dépeignent des séquences de vies dans un lieu donné. C’est une oeuvre éphémère qui utilise la danse comme révélateur pour observer les comportements et attitudes quotidiennes d’une société dans son environnement.
Une structure temporaire et évolutive est mise en place, dans et en dehors de laquelle déambulent les danseurs confrontés à leur espace de vie.
Chaque chapitre permet à la forme cubique d’évoluer, en renfermant, accueillant ou rejetant ses occupants. Les tableaux vivants ou séquences dansées qui se succèdent traduisent les différentes interactions possibles entre l’Homme et son environnement, confrontent le statique et le mouvant, abordent les notions de contrainte et d’enfermement... mais aussi celles d’abri, d’appropriation et de mémoire.
Chaque “histoire” racontée marque ce lieu, chaque corps y laisse sa trace, comme témoignage de son passage dans l’espace et le temps.
Le projet scénographique de la performance est basé sur l’idée de mutation de l’espace.
La première image est celle d’un solide, d’un volume stable et cubique. Les corps n’existent pas encore.
Ensuite les traces qui transparaissent à la surface du cube révèlent une présence à l’intérieur du volume. Les empreintes traversent puis se propagent sur la toile qui absorbe la peinture comme un buvard.
Peu à peu les danseurs vont sortir de ce cube en modifiant son aspect. Ils vont continuer à marquer ses faces « d’empreintes dansées » pour ensuite le “déshabiller” et ne laisser apparaitre que sa structure primaire. Les vestiges des parois du solide recouvrent le sol.
Au fil des tableaux l’Homme danse dans l’espace. Plus la performance progresse plus la tendance s’inverse et “le décor” dépasse son rôle premier. L’espace cubique passe du statique au mouvant. Puis peu à peu les corps s’effacent pour laisser le cube danser …
EXTRAIT VIDEO :
Cet extrait vidéo proposé donne à voir au spectateur deux séquences :
La « Bascule du cube » :
La vidéo commence par la mise en lumière de phases de transition entre chaque tableau dansé ou chorégraphié. J’ai imaginé ces « entre-deux » comme des moments où, à l’instar des corps, l’espace entre en mouvement,… Le cube, espace statique dans lequel on danse entre en mutation sous les mains de l’Homme. Il roule presque, le cube se transforme en sphère et l’espace d’un instant, c’est lui qui danse. J’aime ces transitions, je les soigne, elles ont pour moi beaucoup d’importance.
Le « Duo entre empreintes et ombres » :
J’ai imaginé ce duo pour évoquer plusieurs questionnements du quotidien :
Le rapport à l’espace par exemple : à mon espace propre, à celui de l’autre et à la limite entre les deux… Où se trouve-t’elle d’ailleurs ?
Il s’agit aussi de s’interroger sur le rapport à l'autre justement. À cet individu qui vit parfois juste derrière ce mur, que je devine mais que je ne connais pas, qui n’est qu’une ombre déformée par ma propre perception. Je danse avec et contre cette ombre étrange et étrangère. Cette ombre sur cette toile de fond qui me fait peur et en même temps qui me ressemble.
Et parfois je me demande : n’est-ce pas avec moi-même que je danse ?
Cette rencontre avec soi ou avec l’autre laisse une empreinte éphémère dans l’espace : l’ombre reste le temps de notre vie, la peinture s’estompera avec le temps.
Quelle empreintes souhaitons-nous laisser finalement ?
Pour finir nous quittons l’espace du cube ensemble, que l’on vienne d’un côté ou de l’autre de la toile nous partons inévitablement dans la même direction. Nous quittons l’espace du cube pour que d’autres puissent y prendre place et y laisser leurs marques. Ils compléteront, couvriront ou détruiront nos traces pour mourir à leur tour.
D’autres mains déjà basculent notre histoire, les points de vue comme la perspective sont différents. L’espace a changé, plus rien n’est comme avant.

Vidéo complète du spectacle :